Avatar cherche donc ainsi à nous faire vivre la lutte d'un monde, d'un écosystème entier, contre un envahisseur extérieur soutenu par une redoutable technologie. Le thème de l'arc contre le fusil ou plus clairement, celui de la nature contre la machine, joue à plein. Dans ces conditions, on ne peut que regretter que la mise en scène soit aussi convenue et aussi maladroite, à l'image de la séquence où l'on devra finalement choisir son camp. En effet, c'est après une petite heure de jeu et quelques missions basiques destinées à vous inculquer les bases du gameplay (en tant que soldat de base ou en tant qu'avatar) que vous devrez opter pour l'une des deux factions, et ainsi accéder à l'une des deux campagnes disponibles. Le jeu a tout de même le bon goût d'opérer une petite sauvegarde automatique supplémentaire, histoire de permettre au joueur de s'attaquer à l'autre campagne quand il le souhaitera. Il ne s'agit pas là d'une simple entourloupe commerciale car les deux aventures sont bel et bien distinctes. Elles offrent des missions et un gameplay réellement différents, en dépit de quelques environnements communs. Chaque branche pourra d'ailleurs être terminée en 6 ou 7 heures, ce qui confère au titre une durée de vie plus que raisonnable.
En choisissant de participer au "xénocide" des Na'vis aux côtés des humains, vous traverserez une aventure assez similaire à celle proposée par un certain Lost Planet, mais en version light. En tant que soldat, vous devrez accomplir toute une tripotée de missions assez semblables qui consistent essentiellement à tout éradiquer sur votre passage. Il faudra tout d'abord vous coltiner les Na'vis eux-mêmes qui compensent largement leur équipement rudimentaire par une force herculéenne, une vitesse démoniaque et une capacité à se fondre dans l'environnement de Pandora. Mais les grands aliens à la peau bleue ne seront pas les seuls à vouloir votre mort. On comptera ainsi sur des plantes carnivores capables de projeter un gaz toxique, des bulbes artilleurs, des mines végétales ainsi que sur des loups-vipères aussi fragiles que hargneux. Occasionnellement, vous devrez même fricoter avec quelques spécimens hypertrophiés de la faune, comme ce sympathique titanosaure qui ne demandait pourtant qu'à vivre tranquillement sa vie dans son coin de forêt.
Pour parvenir à pulvériser tout ce joli petit monde, vous disposerez bien sûr d'une bonne petite panoplie d'armes bien cradingues : un fusil d'assaut, deux pistolets, une mitrailleuse à clous, un lance-grenades et un lance-flammes. Chaque victime ou mission terminée vous permettra de grappiller de l'expérience et donc de voir votre matos s'améliorer automatiquement. Le tout s'accompagne en outre de "talents", des pouvoirs particuliers à sélectionner préalablement dans le menu et qui vous conféreront de précieux avantages : invisibilité, défense ou dommages accrus, vitesse amplifiée, possibilité de générer une onde de choc pour repousser les ennemis proches ou même capacité à solliciter un puissant tir d'artillerie. Pour terminer, notre fier guerrier humain usera régulièrement de quelques véhicules, comme des buggies, des hovercrafts, des méchas, des rampes de missiles mobiles et même des hélicoptères futuristes. Manque de bol, la plupart des engins présents dans Avatar sont de véritables horreurs à piloter... C'est d'autant plus dommage qu'à pied, les fusillades s'avèrent très réussies, en dépit d'une IA perfectible et d'un manque de challenge évident. On les traversera d'ailleurs en enchaînant les roulades en changeant souvent d'arme pour s'adapter à l'ennemi du moment.
Du côté des Na'vis, l'approche n'est pas tout à fait la même. Si le soft conserve bien évidemment son aspect de shooter grand public, le fait d'incarner un alien à l'armement primitif donne lieu à des missions qu'on affiliera plus à de la guérilla. Equipé d'un arc, d'une unique arme moderne avec un stock limité de munitions, et de lames ou de massues, on tentera le plus souvent d'éviter les confrontations directes avec les troupes humaines. On reposera alors beaucoup plus sur les différents "talents" disponibles, talents qui curieusement, correspondent quasiment trait pour trait à ceux des humains. On profitera tout de même de quelques petites spécificités, comme la possibilité d'invoquer un loup-vipère qui se fera un plaisir de sauter à la gorge de l'envahisseur. Planqué derrière un gigantesque tronc d'arbre, on observera les marines de loin avant de glisser dans leur dos, invisible et mortel. Il ne suffira alors plus qu'à déclencher une pluie de coups pour voir les frêles humains s'effondrer. L'arc que nous évoquions plus haut se montre également plaisant à utiliser. Son maniement se révèle assez intuitif, puisque soutenu par un système de lock semi-automatique efficace. On pourra aussi choisir de décocher rapidement ses flèches dans la direction de l'ennemi ou au contraire, de se concentrer une seconde pour gagner en précision et en efficacité. Les étranges aliens pourront également compter sur quelques bestioles locales pour raccourcir leurs trajets, on pense notamment à ces curieux chevaux et surtout aux banshees, dragons volants aussi impraticables que les hélicos de l'autre camp. La campagne Na'vi reste néanmoins plaisante à parcourir, même si sa structure vous semblera un poil en deçà de celle des humains, qui déjà, ne brille pas par sa variété.
Bref, si toutes ces idées font d'Avatar un titre fort sympathique, quoique perfectible, ce qu'on retiendra avant toute autre chose, c'est sans conteste la grande beauté de Pandora. La planète est un pur poème de verdure, de lianes et de branches enchevêtrées. Au détour d'un chemin, on se prend parfois à observer une sublime cascade ou quelque formation rocheuse. Les couleurs sont vives, peut-être même trop diront certains, mais l'impression d'évoluer dans un tout autre monde est saisissante. Et si on aurait pu craindre un certain manque de variété, vous pouvez d'ores et déjà être rassuré : les développeurs ont conçu de vastes décors variés à explorer librement, ou presque. Des superbes camps Na'vis, perchés entre des falaises sur des rochers en suspension dans les airs, on se perdra volontiers dans les méandres de petits cours d'eau, avant de tomber sur des zones meurtries par les activités humaines, véritables verrues sur le visage de Pandora. Hélas cette débauche de verdure a un prix, et ce sont les versions consoles qui paient l'addition. Sur ces machines, Avatar souffre en effet de sérieux problèmes de framerate qui risquent fort de gâcher le plaisir de l'exploration à un bon nombre de joueurs.
Conclusion :
L'ultime reproche que nous ferons au soft tient à son multijoueur, qui franchement, paraît totalement accessoire. Peu de cartes, une poignée de modes classiques et un système de matchmaking obligatoire qui empêche le joueur de sélectionner précisément ses paramètres. Dommage, car dans le fond, les quelques parties auxquelles nous avons pu participer ne manquaient pas de charme. Jouable à 16, le multi fait évidemment s'affronter les deux factions. Les humains tenteront toujours de dégommer les aliens de loin et compenseront leur relative fragilité et leur lenteur en usant de buggys et de méchas. Les Na'vis, au contraire, feront tout pour dépecer leurs adversaires en combat rapproché. Le mix fonctionne convenablement mais manque un peu de profondeur. Un constat qui finalement, pourrait presque s'appliquer au jeu dans son ensemble. Avatar : The Game apparaît en effet comme une adaptation attachante, souvent prenante, mais qui aurait incontestablement gagné à être davantage peaufinée. Mais que voulez-vous, la sortie du film approche à grands pas, et le soft se devait d'atterrir dans les rayons à cette période...
Sources : Jeuxvidéos.com
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